La reine du blues funky est de retour en France avec son nouvel album “Power” qu’elle défend sur la scène du CSE de Wattrelos, la Boite à Musiques ne pouvant aceuillir les 400 personnes au rendez-vous ce soir.
La pochette du dernier album d’Ana Popovic a de quoi surprendre. Elle qui était habituée au pochettes la mettant en scène de façon assez glamour, ici on voit juste sa main, entrelacée avec celle de son bassiste, Buthel sur un fond écarlate.
Mais si on remonte jusqu’en 2020, en sachant qu’après le confinement, Ana a fait face à un cancer du sein, et que c’est Buthel qui l’a soutenue en la poussant à continuer à enregistrer, et à tourner, on comprend mieux le titre et le graphisme de cet album qui, en dépit du symbole, ne m’a pas plus accroché que le précédent, Trilogy. Mais pour avoir vu la guitariste serbe à deux reprises sur scène, je savais que c’est là qu’elle s’exprime le mieux selon moi, aussi j’étais au rendez-vous.
Côté line-up, il y a un peu de changement. La première ligne italienne est toujours là, avec Michele Papadia aux claviers, et Claudio Giovagnoli au saxo et Davide Ghidoni à la trompette. Mais en fond de scène, elle a changé de batteur, et on peut dire que Kwesi Robinson assure ! A la basse enfin, c’est bien sur Buthel Burns.
C’est encore un concert assis, malheureusement, mais ça n’a pas empêché Ana et son groupe de se donner à fond, Claudio et Davide étant beaucoup plus mis en avant que dans mon souvenir. Il faut dire que ce show est très funky, et je regrette un peu des morceaux plus rock blues comme “Slideshow” et surtout le deep blues de SRV “Navajo Moon” de 2015.
A noter que lors que je l’avais vue il y a cinq ans, je n’avais pas été emballé par “A New Coat Of Paint”, mais ce soir, il en est tout autrement. C’était sans doute mon morceau préféré du concert, plus jazzy, avec des solos de Claudio, Davide puis enfin Ana, c’était impeccable.
La set list fait la part belle à “Power”, avec “Rise Up!”, “Power over Me”, “Ride It” ou “Queen Of The Pack”, mais on retrouve aussi des titres de Trilogy (“New Coat of Paint” donc) ou “Like it on Top” de l’album du même nom.
Un magnifique set très rhythm and blues. N’en déplaise les mauvaises langues qui sont encore nombreuses en 2024, Ana est certes sexy, mais elle sait ce servir de sa strato, comme le disait d’elle un certain Bruce S. du New Jersey “One Helluva guitar player !”. Personnellement je l’attends davantage dans un registre blues, mais elle assure tellement bien sur scène avec un groupe impeccable, je ne boude pas mon plaisir.
(C’est la fin de ce magnifique festival Blues en Mars pour moi, un très grand merci à Rachid à la BAM, et Bravo à la Ville de Wattrelos de mettre en avant cette musique)