Moriarty est un groupe nomade, ils sont toujours sur la route quelque part sur la planète, et après les avoir vu en début de tournée au Théâtre Sébastopol, c’est avec plaisir que je les retrouve dans la superbe salle de la Maison de la Culture à Tournai, avec en prime, une excellente première partie : les bruxellois de Too Much And The White Nots. Une soirée sous le signe de la folk.

Too Much And The White Nots

La salle de la Maison de la Culture est un grand auditorium qui fait très “salle de cinéma”: des fauteuils confortables et la scène en contrebas. La salle est quasi pleine pour accueillir tout d’abord Too Much and the White Nots, un septet bruxellois assez hétéroclite, à l’image de leur ville d’origine: de gauche à droite, 2 choristes, un chanteur / harmoniciste / guitariste, un contrebassiste, un percussionniste / guitariste et enfin une violoncelliste / xylophoniste. Beaucoup de monde sur scène, beaucoup d’instruments… et d’excellents titres, qui mettent l’ambiance, le public les accueille chaleureusement… et les laissera partir difficilement ! Il reviendront saluer de nouveau après leur rappel – en acoustique, alignés au bord de la scène – alors que les roadies ont déjà commencé à débarrasser la scène.

Pour les situer musicalement, c’est du Moriarty en plus… déjanté. Et les sons du violoncelle, du xylophone, des percussions ethniques apportent  une belle couleur à cet ensemble. Les voix sont assurées tour à tour par le leader, et l’une ou l’autre des choristes. On ne s’ennuie pas et il est indispensable de leur prêter une oreille attentive si vous aimez cette folk énigmatique. Leur CD tourne en boucle depuis que je l’ai reçu.

Moriarty

Moriarty commence comme Too Much a fini, avec une version acoustique de “Lili”. Tout de suite on replonge dans l’ambiance de cette folk mystérieuse…une folk du fin fond du Middle West, jouée au crépuscule. Ils font de la scène leur cocon, ils y sont à l’aise et leur set se déroule sans accrocs… mais le public semble moins friand de leur musique, plus calme. La chaleur et les fauteuils moelleux n’aident peut être pas.

Les titres de leur premier album – y compris le fameux “Jimmy”, qui a droit a plus d’applaudissements que les autres – côtoient les titres plus récents. Rosemary, impériale et d’une classe intemporelle pose sa voix magique, soyeuse sur des textes énigmatiques, parfois sombres…comme ils le disent si bien, leur chansons ne parlent que de meurtres et d’adultères, les deux seules choses qu’ils savent faire. Autour d’elle – littéralement… jamais un groupe n’a paru aussi peu figé sur une scène – on retrouve avec plaisir l’enjoué Stephan, alias Zim Morarty aux guitares, basses, contrebasse. Le virevoltant Charles est à la guitare électrique (ou non) et à la slide. Thomas, alias Tom Moriarty, armé de sa ceinture d’harmonicas est toujours quelque part pour saupoudrer tout ça des notes bluesy de l’harmonica. Ou de l’accordéon, de temps en temps. L’halluciné Arthur, dans une chemise bariolée est aux guitares et claviers de temps en temps. Mais pas trop. Moriarty c’est surtout acoustique. A la batterie, mais aussi à la contrebasse, c’est Vincent.

On a droit à une reprise de Johnny Cash, qui bouge bien, puis une version plus… roots, “la même chanson, 150 ans avant” dixit Rosemary.
Le public réclame tout de même un rappel, et le groupe étant si bien chez lui, sur scène, ils en oublient de passer par le micro pour demander ce qu’on veut entendre, si bien qu’il n’y a que les premiers rangs qui entendent, et quelqu’un leur demande “Rambling Man” une reprise d’Hank Williams… si j’avais sur qu’on avait droit aux reprises j’aurais demandé “Chocolate Jesus”, la version de Moriarty avec Narrow Terrence est géniale…

Un dernier rappel avec Rosemary en duo avec Stephan, pour un calme “Enjoy The Silence”, dédié à deux xénophobes ayant pris Stephan à parti plus tôt dans l’après midi. Pendant ce temps là, Charles, à l’autre bout de la scène, essaye tout les presets loufoques du synthé… du grand n’importe quoi mais c’est très drôle.

Deux groupes excellent, deux visions d’un même style, deux groupes à revoir encore et encore. Les Too Much and The White Nots ont su nous entraîner dans leur monde, tandis que celui de Moriarty, bien vivant, n’est pas si ancré dans le passé qu’on pourrait le croire lorsqu’on écoute attentivement leur textes. Un très bon moment dans une salle splendide.

Immense merci à AureliX et Malo pour la balade (et l’album de TMTWN), et à la prod de Moriarty, grâce à qui j’ai pu faire ces photos…

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