Eh oui, Robert Plant, le légendaire chanteur de Led Zeppelin, passe à Calais avec son groupe « The Strange Sensations ». Le problème c’est qu’il n’y a pas de vraie salle de concert à Calais, et ça a donc eu lieu à la salle Calypso, une salle de sport… Un très bon concert tout de même grâce au charisme de Plant et au talent de ses musiciens malgré une acoustique déplorable.
On est arrivés sur place à 18h, et il y avait déjà du monde. On s’est mis dans la file et on a patienté. Mauvaise nouvelle : les appareils photos sont interdits, fouilles corporelles et palpations à l’entrée – rien que ça ! Je remet mon appareil dans la voiture, par sûreté.
Les portes s’ouvrent, on rentre, à peine fouillés, et tout le monde marche vers la scène…sauf nous, on court pour avoir les meilleures places…et on s’en tire très bien : tout devant, un peu à gauche du centre de la scène. On patiente en attendant Robert Plant.
Marlango
Mais tout d’abord, parlons de la première partie : Marlango, un sextet espagnol, qui chante de la pop/blues/jazz en anglais. Le groupe est composé d’une guitare, une basse, une batterie très bruyante, un piano à queue, une trompette et le chant de Leonor Watling : une très belle voix sortie tout droit des années 30, le genre de voix grave de chanteuse jazz qu’on entend dans les cabarets de films noirs. Dans l’ensemble leur performance était bien, surtout 2 ou 3 titres qui sortaient pas mal de l’ordinaire (Shake The Moon), dommage que ce ne soit pas le cas pour l’ensemble de leur répertoire qui compte quand même pas mal de chansons pop banales, qui ont tout le même le mérite d’être interprétées par un groupe orienté jazz. Mentions spéciales au trompettiste et au pianiste, leur jeu était vraiment très bon. Dommage que le son n’était pas à la hauteur, on entendait beaucoup trop la batterie, par moment ça faisait vraiment bouillie sonore.
Regrettable, mais une découverte intéressante et qui sait, si ils repassent dans le coin on ira peut être les voir.Ils terminent leur set, et repartent en coulisses.
Robert Plant
Les techniciens du groupe de Robert Plant s’affairent sur scène, et on patiente bien encore une demi heure avant que les lumières s’éteignent. La scène, baignée dans une lumière rouge, reste vide pendant que le remix de « Shine It All Around » est lancé. A la fin les musiciens entrent sur scène, il ne manque plus que le chef… Ils entament les premières notes de « Tin Pan Valley », mon morceau préféré du dernier album de Plant, qui arrive enfin sur scène, sous les applaudissements du public qui se réveille enfin. Dans une gestuelle tout à fait plantienne, il commence à chanter. Ce qui marque au premier abord c’est la prestance qu’il a sur scène. C’est sans doute ce qu’on appelle un charisme magnétique : autant son look d’éternel hippie et ses chorégraphies ondulatoires vaguement suggestives sont assez étranges au premier coup d’œil, autant tout cela contribue à faire de Plant ce qu’il est : une vraie rock-star. Rien à envier aux nouvelles générations, bien au contraire.
Il le prouve sur le final de Tin Pan Valley, il arrache son micro en shootant dans le pied, le fait tournoyer dans les airs, ses guitaristes font rugir leurs Gibsons, le public hurle : on est bien à un concert d’un ex Led-Zep. A la fin du morceau, Plant s’exprime, en français s’il vous plait, et nous accueille avec un « Salut mes potes ! ».
Ils enchaînent sur un morceau que je ne connaissais pas, très rock aussi, et poursuivent avec le fameux « Black Dog »… C’est la folie dans la salle, le public chante, pas assez fort au goût de Plant qui n’hésite pas à nous taquiner : « All these years for….that ? ». Comme toujours sa gestuelle est très suggestive, et comme toujours c’est un morceau très efficace en live, les jeunes générations situées à quelques mètres de nous (deux enfants de pas plus de 10 ans) semblent apprécier aussi en sautant partout comme leurs aînés.
Plant nous explique que la prochaine chanson concerne un ami commun, ce cher George Bush….et son père George Bush…et son oncle Donald…et sa tante Condoleezza, qu’il rectifie en oncle Condoleezza… Et c’est donc un autre titre de son dernier album, « Another Tribe ». L’un des guitaristes passe à la guitare acoustique, qu’il manie avec autant d’efficacité que l’électrique.
Ensuite vient l’un des meilleurs moments du concert : Robert nous explique qu’il faut qu’il s’en aille, même en France il voit des anglais partout, et il faut qu’il fasse comme eux : acheter du vin (au moins il a bien cerné Calais…) Il est temps de partir en Californie… « Going To California » Superbe version de ce classique de Led Zeppelin, Robert Plant est beaucoup plus sombre, s’applique sur le chant, c’était émouvant.
On a ensuite droit à une autre chanson que je ne connaissais pas « 29 Palms », assez calme aussi, avant d’enchaîner sur « Gallows Pole », dans une version différente de l’original, acoustique, très calme au début, et plus en plus rapide, et démentielle sur la fin. avant d’enchaîner sur le beaucoup plus rythme « Freedom Fries », encore du dernier album. Une fois de plus les guitaristes font des prouesses.
Et déjà, ils s’éclipsent en coulisses ! Le public les appelle, mais ils se font désirer.
Il reviennent enfin, et entament un bon vieux blues bien lourd, sur les paroles de Whole Lotta Love…après cette introduction inhabituelle, c’est parti pour le morceau le plus déjanté de la soirée. Dès que le riff caractéristique se fait entendre, le public crie, et quand Robert Plant commence à chanter « You need coolin’ baby, I’m not foolin’, tout le monde l’accompagne. Un morceau de folie, les guitaristes font crier leurs guitares, c’est vraiment très bruyant et l’acoustique de la salle n’est vraiment pas adaptée, mais c’est très bon. Plant n’a rien perdu de sa voix, mais malheureusement, ils s’éclipsent en coulisses, et c’est terminé. 1h30 de concert c’est un peu court, mais c’était de qualité, c’est ce qui compte.
Robert Plant est une valeur sûre en live, merci au Festival de la Côte d’Opale d’avoir organisé ce concert, on va surveiller très attentivement son prochain passage dans le coin, en espérant qu’il fasse un concert un peu plus long!
TAKK Maxime je viens de passer beaucoup de temps à lire tous les concerts super je m’y croyais presque ce sont des musiques que je ne connais pas mais avec cette lecture cela me donne envie…. beau travail des bises
C’est du gâchi un si bon musicien dans une mauvaise salle. En tout cas ce devait être un super moment quand même.