Après nous avoir faire voyager aux confins du Sahara avec les algériens d’Imarhan l’année dernière, découvrons au Grand Mix une autre facette du blues avec les franco-marocains de Bab L Bluz.

Le concert a lieu au club du Grand Mix, donc c’est déjà l’assurance d’une ambiance, de lumières et d’un son au top. En première partie, il s’agit de Popimane, nom de scène de Dramane Dembélé, multi-instrumentiste dont l’instrument de prédilection est la flûte peule, une flûte traversière construite à partir d’une fougère qui pousse le long du fleuve Niger. Mais il joue aussi de la Kora, du tama, le “tambour parlant d’Afrique de l’Ouest”, et, base même du projet Popimane, des synthés modulaires. Popimane est un mélange des instruments traditionnels et des rythmes modernes, les sons sont triturés et mixés en live par Mathilde Tirard, aux côtés de Dramane sur scène. C’était un excellent set, qui peut rappeler certains aspects des légendaires Afro Celt Sound System. L’énergie communicative et les sourires complices du duo, ainsi que la flûte indomptable ont conquis le public chaleureux du Grand Mix.

Bab L Bluz (prononcé Babel Blues) est un groupe fondé en 2018 à Marrakech par Yousra Mansour, chanteuse et joueuse d’awicha, et Brice Bottin, joueur de guembri (basse). Ils sont vite rejoints par Jérôme Bartholomé aux instruments additionnels et Hafid Zaouaoui à la batterie. Leur musique a une riche ascendance, ils se revendiquent parfois comme jouant du blues, souvent du rock, et surtout avec des influences de gnawa. Le gnawa est à la fois un style musical et un peuple d’Afrique subsaharienne issu des descendants d’esclaves. Traditionnellement, la musique gnawa avait des notions de transes thérapeutiques. L’histoire est passionnante, le net est votre ami, et Bab L Bluz amalgame tout cela avec une bonne dose de courant plus modernes, et ça donne  un rock psychédélique qui envoie tout en live. Ça me peine de le dire, parce que leur album est sorti chez Real World, excusez du peu, mais comparé à la scène, la version studio ne rends pas assez honneur à leur énergie : ils se nourrissent de la communion avec le public, c’est assurément sur scène qu’il faut les découvrir. Il y a quelques jours ils étaient sur la grande scène de WOMAdelaide en Australie, hier soir au Grand Mix de Tourcoing. On a de la chance à Tourcoing. Vivement la prochaine occasion de les voir sur scène.

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