Les Anthinoises est un festival médiéval-celtique qui a lieu tout les deux ans dans la campagne liégeoise. Sur 3 jours, on y trouve des artisans, des animations de rue, beaucoup de gens sympathiques, et aussi… des concerts !

Anthisnes est un de ces petits paradis dont la Belgique a le secret. On traverse la zone industrielle de Liège, ses gigantesques structures et ses fumées noirâtres, pour se retrouver 5 minutes après dans une petite route serpentant au milieu des bois vallonnés et éclairés par un soleil de début de soirée. A un moment on traverse un village qu’on dirait tout droit sorti de la Comté de Tolkien. Aller jusqu’Anthisnes, ça fait déjà partie de l’émerveillement du festival.
Arrivés sur place, on est ravis : il s’agit d’un festival tout simplement en plein milieu du village, avec 3 scènes disséminés et une rue colonisée par des artisans. L’ambiance est à la décontraction, beaucoup de gens venant habillés avec des tenues d’inspiration médiévales ou fantastiques.

Dandelion Wine

Sur scène Dandelion Wine a déjà commencé son set. Il s’agit d’un duo australien composé de Naomi Henderson et Nicholas Albanis. Leur musique est particulière, un mélange de percussions électroniques, d’instruments médiévaux et un chant féminin assez pop. Par moment on pense à Afro Celt. C’est une découverte plutôt agréable, j’avais un peu peur du côté électro, mais ça va, ça bouge bien en fait. Nicholas change d’instrument souvent, il est aussi à l’aise aux percussions électroniques, au timpani (ou quelque chose qui y ressemble), à une sorte de chapman stick moyenâgeux ou une strato. Le chant clair de Naomi est très agréable, et on voit que le duo tourne depuis un moment, ils sont très pro. Le public est encore clairsemé, c’est le début de soirée, mais les gens présents n’ont pas semblé regretter la découverte.
Pour le dernier morceau, ils invitent sur scène une partie du groupe suivant, Keltia, pour un bœuf enjoué, Nicholas jammant avec chacun des musiciens, tour à tour. Vous pouvez écouter des extraits sur leur Myspace pour vous faire une idée.

Keltia

On part visiter et se restaurer le temps que la scène soit changée pour le groupe suivant, mais lorsqu’on revient, ils ont déjà bien commencé leur set.
Il s’agit des Liégeois de Keltia, qui jouent une musique raffinée, inspirée des contes et légendes celtes et bretons. Le groupe est composé de Keltia, la chanteuse – conteuse – harpiste et joueuse de vielle à roue (vielliste ?), Sir Arnald Mc Ougar au violon, Laime Ithil à la guitare électrique, Jack Saturday aux percussions et slidegeridoo et enfin MaestrO aux percussions et à l’Apple. Car en effet Keltia mélange subtilement des programmations et des instruments acoustiques.
De plus ils ont été rejoints sur scène ce soir là par une violoncelliste, deux violonistes, une joueuse de cor anglais, un basson et deux trombones ! La scène était chargée.
Leur musique est un régal sur scène. par exemple Keltia nous raconte l’historique des cas de Lycanthropie en Europe, et c’est parti pour un morceau sombre à souhait où Laime Ithil joue de sa guitare avec un archet. Certains morceaux m’ont vraiment filé la chair de poule, les montées instrumentales sont superbes, d’autant plus avec le soutien des cordes et des cuivres.
Là encore, l’ambiance est magique. Sourires entre les musiciens, public qui accroche, et, cerise sur le gâteau, les deux australiens de Dandelion Wine qui viennent à leur tour sur scène pour un final à 14 si j’ai bien compté.
Keltia : un groupe que je reverrai volontiers sur scène. Faites un tour sur leur Myspace ou leur site pour les découvrir si vous les avez manqué.

Irfan

L’organisateur du festival vient sur scène pour présenter le groupe suivant. Il s’agit d’Irfan, un groupe bulgare qui ont fait deux albums à ce jour.
Il est emmené par Kalin Yordanov, qui est aux percussions et au chant… et quel chant, j’y reviendrai.
Le chant féminin est assuré par Denitza Seraphimova, là encore une vois venue d’ailleurs, exceptionnelle.
Ivalyo Petrov joue de l’oud, tandis qu’au fond de la scène, Yasen Lazarov s’occupe des programmations et joue du doudouk, et Peter Tordorov joue des percussions non loin de là.
L’ambiance de la scène est assez sombre, calme. Il faut dire que la musique céleste d’Irfan est propice à la méditation. Lorsqu’on entend Kalin et Denitza chanter à l’unisson, on est transporté par la beauté de leur musique. Ils puisent dans leur histoire, les chants traditionnels pour le faire partager sur scène. Le seul regret et qu’une partie du public semblait s’en contrefoutre royalement, si bien qu’on entendait à peine les introductions de Kalin, et qu’on ne pouvait pas profiter pleinement du chant de Denitza a capella.
Ils ont joué une bonne partie de leur deuxième album “Seraphim” (paru en France chez Priskonovenie) dont le majestueux “Return To Outremer” avec le chant grave de Kalin, qu’on imagine tout à fait entendre dans une ancienne cathédrale, et ils ont aussi interprété des chants traditionnels qu’on peut entendre sur leur premier album.
Une autre caractéristique magique de leur musique : c’était hors du temps.
Ils ne viennent pas souvent de ce côté de l’Europe, mais il ne faut absolument pas les rater si vous êtes sensibles à la musique folk d’Europe de l’est, et si vous ne l’êtes pas, découvrez !

Une première soirée d’émerveillement aux Anthinoises, avec trois groupes vraiment différents, et jusqu’ici pour moi, c’est 3/3. Ca va en faire des CD à acheter tout ça…

Merci beaucoup à Mich pour sa motivation à faire découvrir de nouvelles musiques sans qui nous aurions eu tort de faire l’impasse sur cette soirée.

/s commentaires
  1. Très bon article, dommage qu’il fasse l’impasse sur Wig a Wag, le dernier groupe de la soirée…

  2. Je n’ai pas “fait l’impasse” dans le compte rendu, je n’ai pas pu assister au concert, tout simplement.

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