Derya Yildirim & Grup Simsek est de retour à Lille, quelques mois après leur passage à la Gare St Sauveur. Ils se produisent cette fois à l’Antre Deux, une petite salle de l’université Lille 2. Et c’était encore mieux que la première fois.
L’Antre Deux est vraiment une salle intimiste: une petite centaine de personnes s’est massée devant la scène, surchargée d’instruments de claviers, de guitares et de pédales d’effets. La scène est d’ailleurs au même niveau que le public, ce qui donne un sentiment de proximité tout à fait bienvenu.
Il y a une première partie, en la personne de Valentin Carette: il est seul sur scène, accompagné de sa guitare électrique et d’une profusion de pédales d’effets à ses pieds. Son set ne m’emballe pas au début, mais après deux morceaux, ça devient beaucoup plus intéressant. Valentin construit ses morceaux à base de boucles et de séquenceurs, et même si parfois c’est un peu trop technique, on ne s’ennuie pas, les ambiances des morceaux proposés étant très différentes.
C’est ensuite au tour de Derya Yilidirim et Grup Simsek. Pour rappel, il s’agit d’un groupe de rock fusion autour de la voix et du Zaz de Derya Yildirim. Ils ont un look vintage et un son vintage, à commencer par les claviers de Graham Mushnik qui nous plongent directement dans les années 70. A la batterie c’est l’excellente Greta Eacott, à la guitare, la pédale wah-wah et la flûte traversière, c’est Antonin Voyant et de l’autre côté à la basse, c’est Andrea Piro.
Le son est excellent, et le groupe me semble beaucoup plus au point qu’au concert de la Gare St Sauveur. Plus détendus aussi, et cela se ressent. Le public est parfait, respectueux, à l’écoute, dansant même parfois: l’ambiance chaleureuse de l’Antre Deux n’est pas étrangère à cette ambiance.
Musicalement, c’est très groovy. Derya, à la voix soyeuse comme sa chemise, s’accompagne souvent du Zaz, (l’instrument traditionnel turc, pas la chanteuse), et Antonin délaisse parfois sa guitare électrique pour une flûte traversière.
Je serai incapable de vous dire les titres joués, parlant très mal le turc. Derya prend souvent la parole entre les morceaux, nous expliquant le rôle religieux du zaz dans le Djem, et allant jusqu’à confier son désarroi de n’avoir pas le temps d’expliquer chaque morceau, les textes provenant de poèmes d’auteurs renommés en Turquie, et qui ont une signification profonde.
Je serai également incapable de dire combien de temps à durer leur set puisque c’était un moment hors du temps. On a réclamé des rappels, et on en a eux deux avant que les musiciens partent en coulisses – en fait, au stand de merchandising, vintage lui aussi : outre les désormais à la mode vinyle, on pouvait aussi acheter leur EP sur cassette.
En somme: une soirée mémorable avec un groupe exceptionnel dans un lieu très sympathique. Derya Yildirim et le Grup Simsek semblent fréquemment s’arrêter en France, il ne faut pas les manquer.