Après avoir vu Emilie Simon au Splendid en mars dernier, on s’est dit que ça serait pas mal de la revoir vu qu’elle passe à Etaples, pas loin de chez nous. Et on a bien fait : Emilie a été très généreuse, la première partie assurée par Jean-Félix Lalanne était une très agréable découverte, et, cerise sur le gâteau, le son était parfait !

Le concert se tenait à la Corderie à Etaples, une ancienne usine reconvertie en salle des fêtes / salle de spectacles. On est arrivés très tôt sur Etaples pour visiter, mais étant donné qu’on a vite fait le tour on a eu le temps de patienter. On était les premiers devant la salle, de quoi nous assurer de bonnes places, d’entendre quelques secondes du soundcheck et de voir Emilie et ses musiciens partir manger dans Etaples.
Vers 18h30 quelques personnes sont arrivées donc nous sommes montés juste devant les portes de la salle, et on a attendu. On est restés très peu nombreux jusqu’à l’ouverture des portes vers 20h.

Première surprise : le parterre est rempli de chaises en plastique ! En gros : pas de fosse, tout le monde assis face à la scène à peine surélevée de 20 cm. On s’assied au premier rang, un peu à gauche de la scène pour voir un autre profil d’Emilie cette fois. On est juste à côté de l’attirail étrange de Cyrille Brissot.
La salle se remplit rapidement, et bientôt on voit des gens debout au fond. Et ça continue d’affluer. Evidemment ce qui devait arriver arriva : alors que la première partie allait débuter, les organisateurs n’ont eu d’autre choix que de faire s’asseoir des gens devant nous. C’est assez frustrant de voir des gens arriver en retard avoir les meilleures places. Des gens se mettent partout, sans tenir compte des règles de sécurité bien sur. Voilà le seul point noir du concert : l’organisation : trop de places vendues par rapport à l’espace disponible, ou du moins les organisateurs auraient du réagir en voyant le nombre de places vendues et supprimer les chaises. Nous n’étions pas particulièrement pénalisés par ce manque d’organisation (du moins jusqu’aux rappels), mais en se mettant à la place des gens qui sont arrivés à l’heure mais pas trop tard pour avoir des places assises, c’est assez énervant : ils sont assis, tout au fond de la salle et sans dénivellation, ils n’ont pas pu voir grand chose.

Revenons à la musique, puisqu’on a été particulièrement gâtés de ce côté hier soir.

Jean-Félix Lalanne

Tout d’abord la première partie : assurée par Jean-Félix Lalanne, le frère de Francis, et c’est là le seul rapport entre eux : Jean-Félix est l’un des grands guitaristes français, l’un des élèves de Marcel Dadi. Accompagné uniquement de sa guitare électro-acoustique, il nous a joué quelques unes de ses compositions pendant une cinquantaine de minutes, nous racontant parfois leur genèse : telle chanson écrite pour sa fille, celle-ci pour sa mère, celle-la pour sa nièce, une autre suite à la perte du Doudou de sa fille… on a fait le tour de la famille en musique, et on a découvert un homme très simple, très humain, très doué, et aussi très ému par la présence dans la salle de sa fille, qui lui a apporté une fleur sur scène à la fin de son set.
Il fait partie de ces guitaristes dont la facilité déconcertante avec laquelle il passe les accords me désespère de savoir jouer décemment de la guitare un jour…
Un très bonne découverte, dommage que le public n’était pas toujours attentif et parlait pendant que Jean-Félix jouait.
A noter aussi : les superbes éclairages qui, tout en étant puissants, ne nous aveuglaient pas et donnaient de superbes couleurs à la scène.

Emilie Simon

Lorsque Jean-Félix Lalanne s’éclipse, les techniciens d’Emilie Simon s’affairent sur scène, et ne tardent pas à laisser la place aux musiciens, qui commencent comme à Lille sur une intro très électro de « Dame de Lotus », sans Emilie. Lorsqu’elle arrive enfin sur scène, le public se réveille et l’acclame. Elle est vêtue de la même robe noire qu’à Lille, mais a troqué ses chaussures à talons contre des Converse noires plus à la mode, dommage, mais ne boudons par notre plaisir elle était aussi charmante qu’à son habitude.
Contrairement au concert du Splendid, les premiers titres pouvaient être appréciés grâce au son impeccable : la guitare ne dominait pas tout, on entendait aussi bien chaque instrument.
Et autre différence notable pour nous : à Lille nous étions à l’extrême droite de la scène, et nous voyions très peu Cyrille Brissot. Hier soir c’était autre chose : on a pu apprécier ses différentes techniques de création d’ambiance : la main dans le cadre laser, l’écran tactile, les cloches, le double-tabouret « Bobby »… Il n’est pas meilleur ni moins bon qu’un autre programmeur, mais il a le mérite d’y mettre les formes, ce qui est tout de même plus ludique qu’un solo de souris…

Je ne vais pas détailler l’intégralité du concert, puisqu’à notre grande surprise, nous avons eu la chance d’avoir les mêmes titres qu’à Lille ! Emilie faisant plusieurs festivals cet été, et ayant eu des échos des précédents festivals, elle jouait beaucoup moins de titres que pendant sa tournée « Végétal » : ça n’a pas été le cas à Etaples puisqu’elle a été très généreuse, et ceci jusqu’aux rappels, nous y reviendrons.
Il me semble (sans en être sur à 100%) que le seul titre que nous avions eu en plus à Lille était « Ice Girl ».

L’intérêt de voir deux fois le même concert (outre notre placement qui nous offrait une autre perspective) est qu’on a pu apprécier des morceaux qu’on avait déjà adoré la première fois (« Le Vieil Amant », toujours le meilleur d’Emilie Simon en live, « I Wanna Be Your Dog », toujours aussi énergique, ou » Swimming », toujours aussi.. Swimming), mais aussi découvrir des morceaux qui se sont améliorés, comme par exemple « My Old Friend », joué en premier rappel : Emilie fait durer les notes, le percussionniste (toujours aussi expansif) fait un solo de « percussions piano » assez impressionnant, et surtout « En Cendres » : elle était déjà superbe à Lille, mais l’éclairage à Etaples a ajouté un petit plus : en effet, la scène baignait de plus en plus dans l’obscurité, et sur la fin de la chanson on ne voyait plus les musiciens qu’en contre jour, si bien qu’on ne voyait plus que des ombres sur un fond rougeoyant : c’était magique.
Revenons sur le cas de Nicolas Borge, le percussionniste du groupe : il m’avait passablement énervé à Lille, et bien qu’il gesticule toujours autant, c’est mieux passé hier soir : sans doute parce qu’on voyait bien ce qu’il faisait, et il n’y a pas de doute, ce gars est un virtuose et il vit sa musique: il assure tout les rythmes sans avoir de batterie… il tape donc sur ce qu’il trouve : bidons, morceaux de bois, piano à queue, planche à laver… Mais il en fait quand même des caisses.
Outre l’intégralité de Végétal, nous avons eu droit à « I Wanna Be Your Dog » et « Désert » de son premier album, et seulement « Song Of The Storm » de la Marche de l’Empereur.
Mais c’était sans compter les rappels…. « All is White » en premier rappel, suivi par « My Old Friend » et « Graine d’Etoile ». Après une courte pause nécessaire pour faire revenir Emilie sur scène, elle revient avec le guitariste pour nous livrer la version 2006 de « Flowers », toujours aussi excellente, et enfin, seule au piano, le désormais classique « Come As You Are ».

Dommage que nous n’ayons rien vu pendant les 3 derniers morceaux, les gens qui avaient déjà eu la chance d’être assis juste devant alors qu’ils étaient arrivés en retard n’ayant pas réfléchi au reste des spectateurs lorsqu’ils se sont levés. D’accord, niveau ambiance c’est quand même mieux, mais la configuration de la salle ne s’y prêtait pas du tout.

Au final, on ne regrette pas une seconde d’avoir eu deux fois le « même » concert. Si on devait les départager, nous dirons qu’Etaples c’était parfait pour le son, l’éclairage et la première partie, et que le Splendid valait plus le coup pour l’ambiance générale.
Merci Emilie, vivement la prochaine fois !

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