La belle Emilie revient enfin dans nos contrées après s’être expatriée à New York, avec dans ses bagages un nouvel album très différent du précédent: inspiré par la mégalopole américaine, avec des sons très électroniques/eighties, des compositions élaborées au synthé… on est loin de l’ambiance Végétale…

Emilie Simon passait cette fois à l’Aéronef. J’ai pris mes billets tout de suite – sale habitude ça – et 15 jours avant le concert, j’ai regardé un peu par curiosité des vidéos amateurs de la tournée sur youtube…et le moins qu’on puisse dire c’est que j’allais au concert de ce soir en trainant la patte: une configuration minimaliste : Emilie au synthé – exit la Fender, un bassiste et un batteur. Exit le percussionniste extravagant, le piano à queue, Cyrille Brissot et ses bricolages… mais c’est logique : le dernier album a été construit comme ça, en trio.
Ah et j’apprécie moyennement “The Big Machine”, la moitié des titres ne m’inspirant pas vraiment. Pour synthétiser : je préfère l’Emilie électro-rock que l’Emilie New Yorkaise.

La première partie, PacoVolume, était doublement sympathique : ils communiquent bien avec le public, blaguent pas mal, et en plus même leur musique est sympathique, voire même entraînante sur certains titres. A découvrir.
Vers 21h30, c’est au tour d’Emilie Simon. Le public est présent, beaucoup la suivent depuis “Végétal” où “la Marche de l’Empereur”. Ca débute avec une ambiance électronique, assez oppressante. En ombres chinoises, Emilie s’affaire sur une sorte d’écran tactile accroché sur le côté de son clavier qui sert de programmeur de boucles, et l’originalité de la chose est que sur la face visible au public, les rythmes et sons sont symbolisés par des points, des lignes, des cercles…on dirait qu’elle joue à un vieux jeu de borne d’arcade des années 80 (arkanoïd pour les geek). Et elle se met à chanter “The Devil At My Door”. Bon morceau, très pop-80’s. Comme toujours, Emilie Simon a une voix incroyable. Elle a toujours son bras bionique, mais qui déconne pendant le début du concert, les effets se mettent pas en route.
Autre titre de The Big Machine “Dreamland”, encore plus pop – c’est le single choisi par Universal, c’est dire – mais ça a un petit quelque chose “ambiance à la Emilie Simon d’avant”. Car oui c’est bien là le problème: là ou le magistral “Végétal” débordait d’émotions, d’originalité, de vie… “The Big Machine” et donc la tournée associée est beaucoup plus froide et distante. Musicalement, techniquement, c’est du très bon, et Emilie Simon est vraiment une artiste à part entière, créative. Mais personnellement, je la préfère plus végétale et moins “synthé”.
C’est un peu mieux avec “Fools Like Us” qui, comme son titre ne l’indique pas, est chantée en partie en français. Déjà ça, ça fait du bien, ça rappelle de bons souvenirs.

Je retourne dans la fosse – eh oui, l’accréditation photo, c’est que pendant les 3 premiers titres, mais c’est déjà très bien – pendant que le bassiste troque sa basse pour une contrebasse pour “Nothing To Do With You”… un des titres que je ne retiens pas du dernier album, il me laisse plutôt froid… mais le suivant c’est beaucoup mieux.
Emilie s’affaire longuement pour composer une intro sur le Tenorion  et lorsqu’elle joue les premières notes d'”Opium” au synthé, le public applaudit et crie – je ne dois pas être le seul à aimer ce qu’elle faisait avant. Une vraie re-découverte du morceau qui était déjà excellent auparavant, la nouvelle version, plus longue, laisse libre court aux talents de programmation d’Emilie.
Retour dans la “Big Machine” avec un titre que j’aime assez, bien qu’il soit très “boum-boum” (comprenez:le rythme fait très nightclub) la voix d’Emilie est particulièrement mise à l’épreuve et s’en tire impeccablement. C’est “Chinatown”, inspirée de la vie dans ce quartier de New York ou Emilie a vécu. La montée en puissance vocale, le maintien dans les aigus….excellent. Emilie s’active derrière son clavier d’ailleurs, mais ça reste une barrière entre elle et le public : elle gigote, mais c’est tout.

La belle n’est pas connue pour ses échanges avec le public. Plutôt timide, elle se réfugiait toujours derrière des tenues de scène extravagantes et des appareillages complexes. Elle n’a pas changée. On aura eu droit à des “Merci” et un “Ca va bien ?” mais c’est tout… et comme il y a moins de monde sur scène, la distance avec le public s’en trouve amplifiée par rapport à la tournée précédente. Ce n’est qu’un avis bien sur.
Autre nouveau titre avec “The Way I See You” avant le grand moment de la soirée pour moi…”Fleurs de Saison”, le single pop de “Végétal” ici re-orchestré… curieusement plus calme ! La voix d’Emilie est plus mise en avant, et (attention jeu de mots), ça fleure bon la nostalgie d’entendre ça !
C’est ensuite le très bruyant “The Cycle” : la batterie fait vibrer mon corps entier, jusqu’aux narines…si si… Le morceau,lui, me fait moins vibrer, là encore, peu d’émotions s’en dégagent, même si, je le répète, musicalement c’est parfait: Emilie est vraiment douée, même si je la préfère plus entourée, et ses deux compères américains sont très bons également. La batteur a un métronome dans les bras: c’est bien, mais ça manque de folie, d’humanité…Surprise ensuite avec une version “tango” de “Flowers” issu du premier album d’Emilie… là aussi nostalgie…
Le groupe commence ensuite “The Song Of The Storm” de la BO de “La Marche de l’Empereur”… mais, hélas, les aléas du calendrier étant ce qu’ils sont, on a du s’éclipser à ce moment là : Leslie se levant à 4h30 pour travailler le dimanche, ce n’était pas raisonnable de rester davantage. En début de concert j’aurais dit “pas grave”, mais à la fin, après l’effet Emilie…je serais bien resté jusqu’au bout… ce qui fait une excuse pour retourner la voir si elle repasse dans le coin dans les mois qui viennent…

Un bon concert d’Emilie Simon, mais beaucoup moins que ceux de la tournée précédente, sans doute à cause d’un album plus froid et moins émotionnel que les précédents. Mais c’est une musicienne, une artiste au sens propre du mot, comme il en existe très peu en France: elle sait ce qu’elle fait, elle suit sa voie, tente des choses différentes… et de l’avoir vue se démener derrière son clavier ce soir, j’ai hâte de la revoir, et surtout d’entendre ce qu’elle va nous proposer après “The Big Machine”.

Merci beaucoup au manager chez Universal pour l’accréditation photo et au personnel de l’aéronef pour l’organisation du concert et de l’accès pour les photographes.

/s commentaires
  1. Oh!
    PacoVolume!
    La chance!
    Deux fois de suite que je le rate à Paris…

    Excellentes photos et bon CR sinon Monsieur Lenglet =)

  2. sacrée critique, c’est ton avis, mais moi je tiens à donner le mien tout de même…
    On reproche souvent aux artistes d’avoir toujours le même style, leurs chansons se ressemblent d’un album à l’autre..
    Pour une fois, un style différent, une tournée différente, mais j’ai adoré! l’album m’entraine, BRAVO emilie!!!

    A trés bientôt!!
    cécile

  3. Moi j’adore le dernier album . Je m’attendai justement à quelque chose qui se rapproche des precédants albums mais non ! Cette album, perso, je le trouve plutôt coloré,chic et entrenant ! De plus le concert etait extra, bonne ambiance !
    De plus, j’ai le sentiment qu’Emilie tate le terrain dans les petites salles pour ensuite attaquée les plus grandes avec quelque chose de mieux xD

  4. Tout d’abord je tiens à dire que je ne descend pas Emilie Simon ni son concert. Au contraire. C’était pour moi un concert en demi-teintes par rapport à la précédente tournée, et j’ai hâte qu’elle passe à autre chose voilà tout.
    Content de voir que certains aiment le dernier album. Je le redis: tout mes comptes rendus sont subjectifs, et reflètent les cncerts tels que je les vis.
    Maintenant concernant le “bigger is better”, j’en suis pas sur du tout en ce qui concerne les concerts…Emilie Simon au Stade de France? sans moi. Les plus grandes salles sont par définition moins intimistes, et donc émotionellement… c’est autre chose.

  5. Perso je suis d’accord avec cette critique ; le concert (j’étais pourtant située au premier, je suis pourtant une fan de la première heure …) manquait cruellement de chaleur. Je l’ai trouvée particulièrement lointaine et froide, mon ressenti doit d’ailleurs être amplifié par le manque de musiciens exaltés et l’absence de piano à queue. j’avais eu la chance de l’avoir vue au Splendid pour Vegetal; le concert d’hier ne lui arrivait pas à la cheville. Je lui resterai fidèle malgré tout en attendant le prochain album…

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