Joy Crookes, 23 ans, la nouvelle sensation de la soul anglaise, est en tournée en France et on a la chance de l’avoir au Grand Mix.
Elle rappelle par certaines intonations une certaine Amy W. mais Joy Crookes a su imposer son style dans la soul, avec son écriture et sa musique, savant mélange de jazz, de soul et une pointe de trip-hop. Camden, au nord de Londres, avait Amy, Elephant and Castle, au sud, a Joy. Elle née d’une mère bangladaise et d’un père irlandais, mais c’est davantage ce quartier cosmopolite et populaire qui la définit et nourrit ses textes, comme du 19eme étage d’un tour où sa grand mère vit (19th Floor) ou le regard très critique sur le gouvernement anglais, un tantinet conservateur (Kingdom). On peut d’ailleurs se faire la réflexion à quel point Londres a cette capacité d’habiter la musique des artistes qui s’en inspirent, comme Dire Straits, The Clash, Madness ou Bowie.
Sur scène, la jeune femme est rayonnante, explosive, a le langage fleuri et on a l’impression que la scène du Grand Mix est trop petite pour elle. Elle a beaucoup de choses à dire, elle est en colère contre beaucoup de choses, à commencer par la place que lui dicte la société en tant que jeune chanteuse métisse d’origine bangladaise qui impose son style auprès des maisons de disques gérées par des businessmen blancs. Une telle énergie a de quoi alimenter une dizaine d’albums.
En comparaison, son groupe à l’air de tirer un peu la tronche, mais ils assurent. Il y a un guitariste, un batteur, un bassiste, et sur le côté de la scène, presque dos au public, un clavier.
A entendre le public chanter sa chanson dès le premier morceau, on ne peut que lui souhaiter un succès à la mesure de son talent. Mais profitons de l’avoir pour nous au Grand Mix pour l’instant.
Joy Crookes à Tourcoing : la setlist
I Don’t Mind
Trouble
Wild Jasmine
To Lose Someone
Poison
Don’t Let Me Down
Skin
19th Floor
Yah / Element
Power
Kingdom
Feet Don’t Fail Me Now
Rappels:
Theek Ache
Uncle T Skit
Two Nights
When You Were Mine